I.1. Historique sur l’eau en Algérie depuis l’indépendance 1962
Selon le témoignage de Mohammed BENBLIDIA (ex secrétaire générale au MRE)
(Mohammed BENBLIDIA, 2013) : Le secteur d’hydraulique en Algérie est passé par trois
grandes étapes d’évolutions dont :
La première étape va de l’indépendance au début des années 70, étape
principalement consacrée à l’organisation des services centraux et
régionaux, à la poursuite de programmes et de réalisation engagés, mais
surtout à partir de 1965 à l’inventaire et à la connaissance des ressources
hydrauliques nationales.
De nombreuses études furent lancées pour inventorier toutes les
potentialités hydrauliques naturelles du pays a savoir :
Etude de ressources en eau du Sahara septentrional ; qui a permis
l’évaluation des ressources souterraines sahariennes et les conditions de
leur exploitation ;
Etudes et prospections des eaux de surface et aux possibilités de leur
mobilisation permettant notamment d’établir un inventaire complet des
sites de barrages ;
Au cours de cette période, des aménagements hydrauliques importants
ont été réalisés : l’achèvement de la construction du barrage de la Cheffia, la construction du barrage de Fergoug, du barrage de Djorf Torba, de la
conduite d’adduction à la sidérurgie d’Annaba et celle de la Zone
industrielle d’Oran-Arzew, etc.
La deuxième étape de 1971 à 1999 – comprenant deux grandes périodes de
71 à 80 et de 80 à 99 - a été marquée par la recherche d’un modèleinstitutionnel approprié permettant une gestion unifiée du secteur de l’eau
par le regroupement des services relevant d’administrations différentes au
sein d’un seul département ministériel.
Ce fut d’abord le Secrétariat d’état à l’Hydraulique, puis en 1977 le Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement. Par la suite, la création des Directions de l’Hydraulique de Wilaya. Ce qui a permis la prise en charge complète et directe par ces directions des questions de l’eau dans leur wilaya ; Parmi les décisions marquantes de la période, a été la promulgation du Code National de l’Eau en 1983, fixant les principes de base de la gestion nationale de l’eau, les objectifs et les conditions d’utilisation des ressources.
A la suite de la réunion des Assises Nationales de l’Eau en 1995, un amendement du Code en 1996 consacrant le principe de la gestion intégrée et concentrée dans la politique nationale de l’eau, a permis la création des Agences de Bassins Hydrographiques (ABH).
Au cours de cette longue période, le rythme et l’importance des
réalisations de mobilisation des eaux de surface et souterraines (en particulier au Sud) se sont progressivement développés à partir de la fin des années 70. Plus de trente barrages ont été érigés entre 1970 et
1999 (Mohammed BENBLIDIA, 2013).
La troisième étape a été caractérisée par une accélération et une
intensification de la mobilisation des ressources en eau, les ressources
naturelles superficielles et souterraines mais aussi des ressources non
conventionnelles
Plusieurs facteurs ont privilégié cette gestion par l’offre par rapport à la
gestion de la demande (Mohammed BENBLIDIA, 2013): La construction des 34 barrages portant ainsi la capacité de stockage de
4,2 à 8,5 milliards de m3 ;
Plusieurs systèmes régionaux de mobilisation et de transfert d’eau ont
été établis pour les besoins en eau de régions entières, ainsi que des
transferts à très grandes distances ;
Des installations de dessalement d’eau de mer fournissent déjà des
volumes importants à plusieurs villes du littoral ;
Cependant, au cours de cette période, parallèlement à ce qu’on pourrait
qualifier comme une gestion par l’accroissement de l’offre, les
responsables politiques en charge de l’hydraulique ont pris des mesures
d’ordre institutionnel et réglementaire, procédé à des réformes et des
réorganisations des structures et des établissements pour accroître les
économies d’eau et améliorer l’efficience de l’eau dans toutes les
utilisations.
Toutes ces actions s’inscrivaient dans les orientations de la Loi sur l’Eau de
2005 qui fixent les principes de la gestion de l’eau pour un développement durable
des ressources qui constitue le grand défi pour l’avenir.