En Algérie, le secteur de l’eau fait l’objet d’une attention particulière de la part des
pouvoirs publics qui lui consacrent des moyens financiers et matériels importants. La
construction de nouveaux barrages, la réalisation de grands transferts régionaux et de
grandes adductions urbaines et agricoles, des usines de dessalement de l’eau de mer ont
permis aussi d’augmenter le volume des ressources en eau mobilisées à l’échelle nationale
et d’améliorer les conditions d’approvisionnement et surtout dans les régions déficitaires en
cette ressource vitale .
Cependant, l’efficacité de ces efforts reste limitée parce que le service de l’eau est
encore imparfait dans la plupart des villes, les irrigations dans les grands périmètres ne
progressent pas et les pollutions menacent les nappes souterraines dans plusieurs zones.
De plus, des volumes importants sont perdus dans les réseaux de distribution d’eau urbaine
et les réseaux d’irrigation sont vétustes ou mal entretenus.
Toutes ces défaillances traduisent une maîtrise insuffisante dans la gestion des
ressources hydrauliques du pays. Une politique de gestion de la demande en eau qui
permettrait de contrôler, réduire et ajuster les consommations à ce qui est nécessaire, tout
en supprimant les pertes et gaspillages, s’avère ainsi essentielle.
La volonté de développer une telle politique est souvent affirmée par les
responsables en charge du secteur de l’eau. Quels sont alors les obstacles qui ralentissent
la mise en oeuvre effective des actions qu’implique la maîtrise de la demande en eau ?
L’Algérie est un des pays du Nord du bassin méditerranéen qui souffre de la pénurie
d’eau. Les écoulements en eau y sont caractérisés par une irrégularité saisonnière et
interannuelle importante et par une violence et une rapidité des crues. En effet, la
connaissance des conditions climatiques joue un rôle important dans les études de
planification économique; elle permet de mieux maîtriser les apports non contrôlés qui
engendrent le bon fonctionnement du système de prévision et de gestion des ressources
hydriques à court, moyen et long termes.